vre fille d’ici ? Elle est extrêmement attachée à cet infortuné, et s’il meurt, je crains une scène terrible. Ce serait un acte de pitié, que de l’éloigner par un stratagème quelconque. Comment pourrions-nous la tenir absente jusqu’à ce que tout soit fini ?
— Je crois en avoir le moyen, dit le docteur ; mon collègue a sa pharmacie à l’autre extrémité de la ville, je vais l’y envoyer. »
Il retourna près du lit et dit aussitôt :
« Voyez-vous, ma bonne fille, je vais écrire une ordonnance pour quelque chose qui fera, je crois, du bien à notre malade ; vous irez chercher le médicament en mon nom, et vous attendrez qu’il soit prêt. »
La jeune fille le regarda d’un air suppliant et plein de tristesse.
« Je ne voudrais pas le quitter, monsieur.
— Mais c’est pour son bien, ma chère enfant.
— Oui, oui, monsieur, vous êtes vraiment bon.
Je vais y aller ; je courrai pendant tout le chemin… Et vous ne le quitterez pas tout le temps que je serai partie, n’est-ce pas, monsieur ?
— Non, ma bonne fille, je vous le promets. Voici l’ordonnance ; elle est écrite au crayon, mais l’élève vous comprendra. Maintenant, écoutez-moi, que je vous indique où est la pharmacie. »
Il lui donna ses indications, et après avoir jeté un regard long et triste sur son fiancé, elle quitta la