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LA TRACE

étant arrivés quand la pièce était comble de visiteurs, avaient donné l’avis que quelqu’un entrât d’abord avec une chandelle allumée pour s’assurer si l’atmosphère était propre à la respiration. Le logement, peut-être, n’était pas agrandi par le caractère de l’ameublement, qui consistait en un piano qui servait heureusement de buffet, d’une chaise destinée aux opérations de chirurgie dentale, d’une petite colonne du style corinthien, sur laquelle était accrochée par une chaîne attachée à une cheville en fer, une cuvette servant aux mêmes usages. Les Cherokées préparaient du punch dans ce vase, et un Joyeux d’humeur badine était tombé dans le ravissement en détachant de la cheville la cuvette toute remplie par manière d’agréable divertissement. Il y avait un violoncelle dans un coin, et une étagère pour des livres, meuble qui était un tourment pour le dos des Cherokées, car le contact d’une tête d’homme suffisait pour en jeter bas les tablettes et pour faire tomber le contenu de la bibliothèque de M. Darley sur la tête en question en forme de pluie littéraire, un sofa d’une bonne largeur, avec cette élasticité ordinaire, ces bras et ce dossier durs qui distinguent le genre lit-canapé. Il va sans dire que tables, chaises, objets de Chine, çà et là un buste en plâtre de la fabrique de Paris, caricatures sur les murs, lampe qui ne pouvait brûler, et tout un attirail pour la confec-