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DU SERPENT.

La personne du sexe féminin qui occupait le parloir était une jeune femme aux cheveux noirs et aux yeux bleus, âgée d’un peu moins de vingt ans. C’était la sœur unique d’Auguste Darley ; elle tenait sa maison, et dans un cas pressé pouvait faire une prescription ; bien plus, elle était connue pour savoir arracher les dents de lait d’un jeune patient et pour lui rendre son argent après l’opération afin qu’il pût se consoler par l’achat de quelques friandises.

Isabelle Darley est peut-être à juste raison ce que les précieuses jeunes filles qui n’ont jamais dépassé les limites de la pension ou d’un salon pourraient appeler un peu osée ; mais quand on prend en considération qu’elle est restée orpheline en bas âge, qu’elle n’est jamais allée à l’école de sa vie, et qu’elle a été habituée, pendant un temps très-considérable, à la société des amis de son frère, principalement des membres du club Cherokée, il ne paraîtra pas étonnant qu’elle ait quelque chose d’un peu plus masculin dans ses manières et de plus avancé dans ses opinions que les autres personnes de son sexe.

Le parloir est petit, comme on l’a déjà dit. L’un des Cherokées avait suggéré l’idée lorsque plusieurs visiteurs étaient présents et que le moment du départ était venu, de les extraire séparément de l’intérieur avec un tire-bouchon ; d’autres Cherokées