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LA TRACE

l’occasion d’un dîner chez Talleyrand, le possesseur de propriétés considérables en France et dans l’Amérique du Sud, ayant une fortune dite colossale, et une délicieuse femme ; au reste, si ses titres de noblesse sont tout à fait de fraîche date et si, au dire d’impertinentes gens, il n’a jamais eu un grand-père ou même une espèce de père que l’on puisse citer ; les grands hommes depuis les âges mythologiques ont été renommés pour sortir de la meilleure origine qu’ils ont pu.

Mais pourquoi étant banquier, pourquoi possédant une énorme fortune, essayer encore de l’agrandir par la spéculation ? Cette question est à débattre entre Raymond de Marolles et sa conscience. Peut-être n’existe-t-il pas de bornes à l’ambition de cet homme qui entra dans Paris, il y a huit ans, en obscur aventurier et qui est aujourd’hui millionnaire au dire de plusieurs.