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LA TRACE

élégant, ce qui, tout bien considéré, est une chose peu ordinaire. Je suis enchanté que l’air de sa personne vous convienne autant, parce que, Slosh, entre vous et moi, cet homme est votre père ! »

C’est au tour de l’enfant maintenant de se cramponner à un candélabre de réverbère. Avoir un revenant pour père, et, comme Slosh le remarque plus tard, un revenant qui porte des bottes vernies et qui vit, en outre, dans Park Lane, est suffisant pour ôter la respiration à tout petit garçon, pour si précoce qu’il puisse être et pour si superhumainement aguerri qu’ait pu le rendre sa pratique des choses de la police. Après tout, l’enfant trouvé supporte le choc parfaitement bien, se rétablit de l’effet produit par l’information, et se retrouve dispos dans moins d’une minute.

« Je n’aurais pas voulu vous instruire de cela justement à présent, vous savez, Slosh, continue M. Peters, parce que nous ne pouvons pas prévoir comment cela va tourner, et si cette ligne de parenté peut nous servir dans nos projets. Il y a une affaire pendante depuis longtemps entre lui et moi que je veux éclaircir. Je puis avoir besoin de votre assistance, vous me la prêterez loyalement… Me la prêterez-vous, Slosh ?

— Mais, naturellement, dit ce jeune gentleman. Y a-t-il quelque récompense à espérer à son sujet, père ? — Il appelait toujours M. Peters, père, et n’était