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DU SERPENT.

Les yeux de l’Indou s’illuminent, tandis qu’il répond vivement :

« Oh ! oui, sahib. »

Le capitaine Lansdown, c’est le nom de l’officier, est d’origine française ; il parle parfaitement l’anglais, mais cependant il a un léger accent étranger. Il s’est distingué par un courage et des talents militaires merveilleux dans le Punjaub, et est venu passer en Angleterre un congé temporaire. Il est singulier qu’une si grande amitié puisse exister entre ce militaire impétueux, n’aimant que le danger, et le savant français, Laurent Blurosset, chimiste et pseudo-magicien, mais qu’elle existe, est chose tout à fait évidente : ils vivent dans la même maison, sont tous les deux servis par Egerton et le domestique indien de Lansdown, et sont constamment ensemble. Les exploits du capitaine dans l’Inde l’ont mis à la mode à Londres ; mais on le voit rarement dans ces cercles brillants, dans lesquels il a ses entrées, alléguant pour excuse sa santé délabrée, en réponse aux invitations sans nombre des duchesses et des comtesses.

Laurent Blurosset aussi, après avoir été le savant à la mode à Paris, fait rage en ce moment à Londres. Il est rare, cependant, qu’il passe le seuil de sa porte, quoique sa présence soit ardemment désirée dans des réunions scientifiques, où l’opinion est encore divisée, néanmoins, pour savoir