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DU SERPENT.

CHAPITRE VIII.

UN PAS DE PLUS SUR LA VRAIE PISTE.

La localité dans laquelle nous devons maintenant conduire le lecteur, n’est pas d’un aspect très-poétique, n’étant autre ni plus ni moins que la pharmacie et le cabinet de chirurgie de M. Auguste Darley, lequel temple d’Esculape est embaumé, dans cette après-midi d’automne, des parfums mêlés de cavendish et de tabac ordinaire, de rhubarbe de Turquie, de punch au whisky, d’essence de roses et de muffins, assemblage d’odeurs qui forment, ou plutôt qui luttent pour former un amalgame, chaque effluve particulière revendiquant son individualité, et restant suspendue en réalité (pour me servir du langage classique) à son crochet originel. En vérité, comme a coutume de le remarquer le jeune auxiliaire de notre ami Gus :

« J’aime l’odeur de l’eau des choux, parce que c’est un signe que le dîner sera bientôt prêt, et j’aime l’arôme du séné, parce que cela prouve que le commerce va bien ; mais quand vous amalgamez