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LA TRACE

CHAPITRE IX.

LE CAPITAINE LANSDOWN ENTEND PAR HASARD UNE CONVERSATION QUI PARAÎT L’INTÉRESSER.

Laurent Blurosset faisait rage dans le West End de Londres. Que cherchent-ils, ces habitants blasés du West End, si ce n’est une émotion ? Une émotion, obtenue par n’importe quel moyen. Si Laurent Blurosset était un magicien, cela n’en valait que mieux, s’il s’était vendu au démon, cela n’en valait que mieux encore, et n’en était que plus piquant. C’était quelque chose qui approchait presque d’une sensation, que de faire une visite matinale à un gentleman qui avait fait un pacte avec Satan, ou qui avait mis son nom sur un morceau de papier timbré, payable à vue à Lucifer lui-même ; et puis il existait une chance, une ombre de probabilité, si faible qu’elle fût, de rencontrer le maître du gentleman qu’on allait voir, et combien de délices pouvait procurer cette rencontre ! Comment devait faire ce seigneur-maître, pour visiter Marlborough Street ? avait-il un passe-partout de la porte d’en-