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DU SERPENT.

trée ? ou laissait-il sa carte au domestique, comme tout autre des gentlemen, ses élèves et ses associés ? surgissait-il d’une trappe sous le tapis de Bruxelles du salon ? ou bien se glissait-il par un panneau à coulisse de Wouwermans qui ornait les murs ? De toute façon, une visite au mystérieux chimiste de Marlborough était la meilleure chose à faire, pour terminer cette ennuyeuse saison de Londres, et M. Laurent Blurosset était considéré comme une distraction beaucoup plus attrayante que l’Opéra.

C’est dans l’obscurité grandissante de cette soirée, où il y avait une si grande animation, dans le petit cabinet de chirurgie, dans Friar Street, qu’un équipage entièrement fermé s’arrête devant la porte de M. Blurosset, et qu’une dame, enveloppée d’un voile épais, descend de la voiture. La tête gracieuse, mais hautaine, est une tête de notre connaissance : c’est Valérie, qui, dans la profondeur de son affliction, vient vers l’homme qui est en partie l’auteur de cette affliction.

Elle est introduite dans un petit appartement sur le derrière de la maison, moitié cabinet d’étude, moitié laboratoire, encombré de livres, de manuscrits, de creusets et d’instruments de mathématiques. Sur une petite table, près du feu qui brûle tristement dans la grille, sont jetées sans ordre, les cartes bien connues, les cartes qui prophétisèrent, il y a huit ans, la mort du roi de pique.