d’honnêteté excessive, ne manqueront pas de dire : « C’est une désagréable brute ; » mais, moi, je le crois propre à inspirer la confiance. Vous êtes un très-habile individu, monsieur Raymond de Marolles, mais vous ne seriez jamais parvenu à vous emparer de l’esprit de Desdemone ; Othello aurait lu en vous, comme je l’ai fait.
— Monsieur, je ne souffrirai pas…
— Vous serez assez bon pour me permettre de finir ce que j’ai à dire. Je suis peut-être un peu diffus, mais je ne vous tiendrai pas longtemps. Je répète que, quoique vous soyez un très-habile individu, vous ne seriez jamais arrivé à mener à bonne fin l’affaire du traversin et de l’oreiller, parce qu’Othello eût lu en vous, comme je l’ai fait. Ma nièce s’obstina à se marier avec vous ; pourquoi ? Ce n’était pas une difficulté bien embarrassante à deviner, quoique mystérieuse en apparence. Vous, personnage entreprenant, ayant un mince capital, beaucoup d’intelligence et des mains blanches tout à fait impropres à un rude travail, étiez naturellement à la piste de quelque héritière que vous puissiez faire tomber dans un piège et forcer à vous épouser.
— Monsieur de Cévennes !
— Mon cher ami, je n’ai pas l’intention de vous chercher querelle. Dans votre position, j’eusse fait la même chose. Voici le véritable fil qui me servit à