Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome II.djvu/263

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
257
DU SERPENT.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

mon nom est de Marolles. Je ne suis pas l’individu que vous cherchez. »

Un gentleman passe le seuil de la porte (il y a toute une foule dans l’antichambre) et dit :

« Au moins, monsieur, vous êtes l’individu qui présentâtes, il y a huit ans, à mon comptoir, trois chèques faux. Je suis prêt, aussi bien que deux de mes commis, à certifier par serment votre identité. Nous avons ici des gens ayant un mandat d’arrêt pour ce faux. »

Le faux et non le meurtre ?… Pas un ne le connaît alors. Ce crime au moins est enseveli dans l’oubli.

« Il y a deux ou trois petites accusations élevées contre vous, monsieur North, dit le docteur ; mais le faux servira suffisamment nos projets pour le moment. C’est encore le cas le plus facile à bien établir. »

Que veulent-ils dire ? quelles autres charges ? Advienne que pourra, il sera ferme jusqu’au bout, il restera lui jusqu’à la fin. Après tout, il n’a à redouter que la mort, et les plus honnêtes gens doivent mourir aussi bien que les plus scélérats.

« La mort seulement au pis aller ! murmure-t-il. Courage, Raymond, et finis la partie comme ferait un beau joueur, sans négliger une levée, quoique battu par de meilleurs cartes. Je vous dis, messieurs, que je ne sais rien de votre faux, et que