Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome II.djvu/265

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
259
DU SERPENT.

L’officier de police attend poliment le bon plaisir de son prisonnier. Raymond garde le silence un instant, réfléchit profondément, la tête penchée sur sa poitrine, il la relève soudain ayant un rayon dans les yeux et ses lèvres minces sont serrées comme un étau. Il a arrangé son jeu.

« Comme vous le dites, monsieur, j’aurai un cas excellent d’emprisonnement illégal et injuste, et mes accusateurs payeront cher leur insolence et leur erreur. Cependant je suis prêt à vous suivre ; mais auparavant je désire avoir une conversation d’une minute avec ce gentleman, l’oncle de ma femme. Vous n’avez, je présume, aucune objection à me laisser seul avec lui pendant quelques minutes. Vous pouvez monter la garde en dehors, dans le vestibule : je n’essayerai pas d’échapper. Nous n’avons malheureusement pas de trappes dans cet appartement, et je crois que l’on ne construit pas les maisons de Park Lane avec des facilités telles que panneaux à coulisses ou escaliers secrets.

— Peut-être non, monsieur, réplique l’inflexible officier de police ; mais on les construit, je m’en aperçois, avec des jardins. »

Il approche de la croisée et regarde au dehors.

« Un mur de huit pieds de hauteur… une porte conduisant aux écuries… une maison, en vérité, assez bien construite pour la circonstance, mon-