marquis. Ainsi, vous êtes mon fils. Sur ma parole, j’ai pensé tout le temps que vous étiez quelque chose de ce genre, car vous êtes un consommé coquin. »
Pour la première fois dans sa vie, Raymond se sent battu par ses propres armes ; contre le sang-froid du marquis, le torrent de ses paroles furieuses se brise comme la mer se brise sur un rocher, et fait aussi peu d’impression.
« Et quoi alors ? dit le marquis, puisqu’il paraît que vous êtes mon fils, que me voulez-vous ?
— Vous devez me sauver, monsieur, dit Raymond d’une voix rauque.
— Vous sauver ! mais, mon digne ami, comment vous sauver ? vous sauver du cab et des menottes ? Si je sors trouver ces gens, et leur dis : « C’est mon fils ; soyez assez bons pour renoncer au cab et aux menottes ; » ils riront de moi. Ils sont terriblement positifs ces gens-là. Que faut-il faire ?
— Seulement ceci, monsieur : il faut que je m’échappe de cet appartement ; cette croisée donne dans le jardin, du jardin aux écuries, des écuries dans une rue écartée, et de là…
— Ne pensez pas que vous puissiez arriver là. Je doute réellement que vous puissiez y arriver. Il y a un policeman qui monte la garde dans ce jardin. »
Raymond sourit ; il a recouvré sa présence d’esprit devant la nécessité d’agir ; il ouvre un tiroir