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LA TRACE

silence du désespoir ; que la liberté de l’Angleterre n’est plus ! nous répétons. » (L’Aristide de Liverpool devient ici animé et entame les petites majuscules.) « La Bretagne n’est plus libre ! Sa liberté l’a abandonnée du jour où les sbires anglais à l’habit bleu de sir Robert Peel ont violé simultanément les libertés de la nation, les articles de la très-puissante grande charte et l’enceinte du concours, et arrêté les opérations de Daddy Longlegs du Lancashire et du favori renommé de la capitale, le boxeur gaucher, pendant la quatre-vingt-neuvième passe et juste au moment où l’intérêt de la lutte allait réellement commencer. Sous l’impression de ces humiliantes circonstances, un meeting a été tenu par les arbitres et les parrains des combattants, et il a été convenu entre ces derniers et le gardien des enjeux de rendre l’argent. Mais afin que le vaillant et admiré boxeur ne puisse avoir aucune raison de se plaindre de l’hospitalité de la ville de Liverpool, les protecteurs de l’art de la boxe ont résolu de lui offrir un banquet qui sera présidé par son dernier adversaire, notre ancien favori et honoré compatriote Daddy Longlegs, ayant à ses côtés pour vice-président un gentleman, célèbre dans le sport. Il est à espérer que, pour prouver que le noble art de la défense de soi-même n’est pas complètement éteint dans Liverpool, les amis de la boxe se réuniront en très-grand nombre en cette occasion. On peut se procurer des