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DU SERPENT.

Ni les tendres consolations de sa mère, ni les assurances données par l’avoué qu’il n’y avait encore rien de perdu, ni les prières pleines de larmes d’Isabelle, qui le suppliait d’attendre patiemment, et de s’en remettre, pour l’issue de l’affaire, à la Providence ; ni la recommandation pleine de philosophie de M. Cordonner de prendre cela avec calme, de ne pas remuer la Camarine et de laisser aller le bandit, ne pouvaient lui donner la tranquillité. Il se sentait comme un lion en cage, retenu par d’ignobles chaînes loin du vil objet de sa rage. Le jour touchait à sa fin, pourtant, et pas de nouvelles du fugitif. M. Cordonner insista pour rester avec son ami jusqu’à trois heures du matin, et à cette heure avancée il se retira, avec l’intention de se rendre chez les Cherokées (il y avait réunion des Joyeux cette nuit-là, et très-probablement ils seraient encore assemblés), pour s’assurer, selon son expression populaire, s’il retournait de quelque chose là. L’horloge de Saint-Martin sonnait trois heures comme il était avec Richard devant la porte de la rue dans Spring Gardens, donnant, entre les bouffées de son cigare, des consolations amicales au jeune homme inquiet.

« En premier lieu, mon cher ami, dit-il, si vous ne pouvez attraper l’individu, c’est que vous ne pouvez pas l’attraper, cela paraît un argument logique et mathématique ; alors pourquoi