Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome II.djvu/335

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
329
DU SERPENT.

laissez pas au Strand le temps de verdir sous vos pas légers. Ne vous arrêtez pas en allant pour composer un drame en cinq actes, et vous serez un bon camarade. Liza, ma chère fille, une pinte d’Allsop, et qu’elle soit aussi douce que l’humeur de votre humble serviteur. »

Trois jours après la précédente conversation, trois gentlemen étaient réunis à déjeuner, dans une petite chambre d’une taverne ayant vue sur le quai de Liverpool. Ce trio se composait du boxeur, en simple costume du matin consistant en un pantalon collant de tartan écossais, une cravate couleur orange, un gilet aux devants bleus et en manches de chemise. Le boxeur considérait une redingote comme un vêtement particulièrement destiné à sortir, et n’eût pas plus consenti à l’endosser pour manger son déjeuner, qu’il n’eût voulu prendre ce repas le chapeau sur la tête, et sous l’abri d’un parapluie. Les deux autres personnes étaient M. Darley, et son chef M. Peters, qui a dans sa poche un petit document signé par un magistrat du Lancashire, qu’il estime un prix considérable. Ils sont arrivés directement à Liverpool sur l’avis de la dépêche télégraphique, et ont rejoint dans cette ville le boxeur, qui a reçu pour eux des lettres de Londres contenant les détails de l’évasion, et les ordres adressés à Peters et Gus d’avoir l’œil au guet. Depuis l’arrivée de ces deux derniers, le trio a mené une vie assez