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LA TRACE

oisive et sans but apparent. Ils ont loué un appartement ayant vue sur le quai, près de la croisée duquel ils se tiennent la plus grande partie du jour, jouant le jeu attrayant et compliqué de all-fours. Cette conduite ne semble pas avancer beaucoup l’affaire de Richard Marwood. Il est vrai que M. Peters se glisse dehors à tous moments pour parler à des gentlemen à l’air mystérieux et inquisiteur, qui commandent le respect partout où ils vont, et devant lesquels le plus audacieux voleur de Liverpool s’évanouit comme devant M. Calcraft lui-même. Il tient avec eux d’étranges conférences au coin de l’hôtel où le trio a fixé son domicile, il se promène avec eux et va jeter un coup d’œil sur le quai et sur les bâtiments du port, il rôde jusqu’à la nuit tombante, et lorsqu’il rencontre ces gentlemen susdits faisant leur ronde à la clarté douteuse du jour, il les salue quelquefois comme amis et collègues, et d’autres fois passe à côté sans les reconnaître, et de temps en temps échange avec eux des gestes rapides qui, aux yeux d’un observateur attentif, auraient une importante signification. À part cela, on n’avait rien fait ; et, malgré toutes ces manœuvres, on n’avait pu savoir encore aucune nouvelle du comte de Marolles, excepté qu’aucune personne répondant à son signalement n’avait quitté Liverpool, ni par terre ni par eau. Cependant, ni le courage ni la patience ne manquaient à M. Peters, et après