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DU SERPENT.

Londres du Times du jour précédent, enrichi de quelques allusions locales, et fortement épicé d’à-propos satiriques à l’adresse de notre spirituel contemporain, l’Aristide de Liverpool, après que son compagnon eut regardé la composition des courses de la semaine prochaine, et fait de cruelles observations sur l’éditeur du journal, qui négligeait de décrire l’issue de l’événement entre Robert à la tête d’argent et le boxeur de Chester ; après, dis-je, que les deux gentlemen eurent dévoré chacun sa colonne favorite, le journal devint un objet complètement dénué d’intérêt, et la croisée resta encore leur meilleure récréation. Pour l’esprit singulièrement tourné du gaucher, regarder par la croisée était un travail dénué d’activité par lui-même, et à moins qu’il ne lui fût permis de lancer des projectiles, d’un caractère peu nuisible, mais désagréables, comme les cendres brûlantes de sa pipe, les dernières gouttes de sa pinte de bière, l’eau sale des soucoupes sur lesquelles reposaient les pots de fleur rangés sur la croisée, ou de faire partir des allumettes chimiques dans les yeux des passants inoffensifs, il ne pouvait découvrir, pour employer son énergique expression, le plaisant de la chose. Honnêtes vieux gentlemen avec des parapluies, ladies entre deux âges avec des cabas, et des ombrelles en soie verte à poignée de cuivre, jeunes ladies de dix à douze ans allant à l’école en petites robes propres, et contentes d’elles-