Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome II.djvu/346

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
340
LA TRACE

mêmes, telles étaient les victimes choisies par le boxeur. Mettre la tête hors de la croisée et leur demander tendrement et avec politesse des nouvelles de leurs parents, aller encore plus loin, et témoigner le plus vif désir d’être informé des affaires domestiques de ces mêmes parents, et s’ils s’étaient précautionnés de quelque appareil d’une certaine importance pour se sauver de l’inondation ; suggérer des insinuations alarmantes sur la présence de chiens enragés dans la rue voisine, ou d’un tigre venant d’échapper du Jardin Zoologique ; terrifier les jeunes écoliers en leur demandant dérisoirement s’ils ne le rencontreraient pas en allant à l’école, mais non, il n’y avait aucun danger, et retirer sa tête subitement, et disparaître totalement aux yeux du public ; agir, dans le fait, à la façon d’un clown accompli dans une pantomime de Noël, était le faible de son esprit viril ; et quand les remontrances de M. Darley l’empêchaient de se conduire ainsi, le boxeur abandonnait complètement la croisée et concentrait toutes les facultés de son intelligence dans la poursuite d’une mouche bleue alerte et bourdonnante, qui évitait son foulard à chaque tour et se cognait violemment contre les vitres des fenêtres, au moment même où son pourchasseur la cherchait au-dessus de la cheminée.

Le temps et les heures s’écoulaient péniblement dans cette matinée surtout, de nombreux verres