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LA TRACE

brigand célèbre, depuis longtemps le fléau des royaumes unis d’Angleterre et d’Irlande, coupable d’innombrables meurtres.

D’autres se renfermaient dans des descriptions intéressantes et détaillées de la tentative d’évasion de l’accusé et de son arrestation. Ceux-ci, rassemblés aux coins des rues, disputaient et gesticulaient en petits groupes ; un individu se détachait souvent de ses compagnons et s’emparait d’une place libre sur le trottoir pour donner à son histoire particulière le bénéfice de l’illustration en action. Quelques récits racontaient comment lui, le prisonnier, avait fait la moitié du chemin pour l’Amérique, enfermé dans le tambour des roues du steamer ; d’autres donnaient des détails intéressants et affirmaient qu’on l’avait trouvé caché dans un coin de la chambre de la machine, dans laquelle il était resté pendant quarante jours sans boire ni manger. D’autres rapportaient qu’il avait été ferlé dans une voile du petit hunier d’un vaisseau de guerre américain ; d’autres comment il avait fait la traversée sur la grande hune du même bâtiment, ne descendant qu’au milieu des ombres de la nuit pour prendre sa nourriture, et comment il avait payé un quart de million au capitaine de vaisseau pour cet arrangement. Quant aux sommes d’argent qu’il avait détournées dans sa profession de banquier, elles augmentaient à chaque heure, jusqu’à ce qu’enfin Slopperton re-