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LA TRACE

CHAPITRE II.

M. AUGUSTE DARLEY ET M. JOSEPH PETERS VONT À LA PÊCHE.

Une longue période de pluies incessantes n’avait nullement accru les beautés naturelles du Sloshy, et n’avait en aucune façon ajouté aux agréments inhérents aux résidences sur les bords de la rivière. Les habitants des maisons du bord de l’eau étaient dans l’habitude d’aller se coucher le soir, avec la ferme conviction de trouver le lendemain matin la partie inférieure de leur domicile, une cuisine confortable, transformée en une miniature de lac.

Et puis, encore, la rivière avait la malice de se glisser de temps à autre dans l’appartement d’une façon familière, au moment où l’on s’y attendait le moins, quand mistress Jones était en train de faire cuire son dîner du dimanche, ou pendant que mistress Browne était allée au marché, et comme elle avait une manière de s’introduire qui rappelait celle d’un spectre dans un mélodrame, c’est-à-dire en sortant du plancher, l’étonnement occasionné par