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LA TRACE

murmure contenu qui courait parmi les nombreux auditeurs.

« Soyez assez bon pour dire si vous pouvez le reconnaître dans ce moment.

— Je le puis, répliqua M. Withers ; le voilà, ou mon nom n’est pas celui que j’ai toujours cru m’appartenir. »

Et il montra de son doigt sale mais ferme le prisonnier.

Celui-ci leva légèrement son arcade sourcilière d’un air dédaigneux, comme pour dire :

« Voilà un assez singulier témoignage pour faire pendre un homme. »

« Soyez assez bon pour continuer votre récit, dit l’avocat.

— Eh bien, je fis ce qu’il me disait, et je plaçai le corps, lui aidant, sur le camion. « Maintenant, dit-il, suivez cette vieille femme, et faites tout ce qu’elle vous dira, ou vous vous en trouverez très-mal pour votre bonheur à venir. » Après quoi, il ferma avec bruit la porte sur moi, sur la vieille femme et sur le camion, et je n’entendis plus parler de lui. C’est bien. Je suis la vieille à travers une quantité de ruelles et de chemins bourbeux, jusqu’à ce qu’ayant laissé la ville derrière nous, nous nous dirigeons sur la bruyère et la traversons, pour arriver à un endroit précieux pour sa solitude, près de la haie d’un sentier étroit ; et elle me dit que nous allions