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LA TRACE

— La confiance la plus absolue, répliqua le maître d’école, au point que je l’employais fréquemment à recueillir des souscriptions pour un établissement charitable dont j’étais le trésorier : l’orphelinat de Slopperton. Je crois que je fais bien de mentionner ceci, parce que dans une occasion ce fut la cause de sa visite à l’infortuné gentleman qui a été assassiné.

— Vraiment ! Voudriez-vous être assez bon pour relater cette circonstance ?

— Je crois que ce fut environ trois jours avant le meurtre, qu’un matin, un peu avant midi, — ce moment étant celui où les élèves quittaient leurs études pour une heure de récréation, — je lui dis : « Monsieur North, je désirerais que vous allassiez faire une visite à ce gentleman indien qui demeure avec mistress Marwood, et dont la fortune fait tant de bruit. »

— Pardon ; vous dites « dont la fortune fait tant de bruit. » Pouvez-vous jurer que vous avez fait cette observation ?

— Je puis le jurer.

— Je vous prie de continuer, dit le conseil.

— Je désirerais, disais-je, que vous allassiez faire une visite à M. Harding, pour solliciter de lui un secours pour l’orphelinat ; nous sommes médiocrement en fonds. Je sais, North, que votre cœur est tout entier à l’œuvre et que vous plaiderez avec