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LA TRACE

CHAPITRE III.

L’EMPEREUR FAIT SES ADIEUX À L’ÎLE D’ELBE.

Le même jour, mais à une heure plus avancée de l’après-midi, Richard Marwood, mieux connu, comme l’empereur Napoléon, se joignit aux pensionnaires de l’asile du comté dans leurs exercices journaliers sur les terrains destinés à cet usage. Ces terrains consistaient en pièces de maigre gazon, ornées çà et là d’un carré dans lequel de tristes arbustes, ou quelques chrysanthèmes maladifs, dressaient leurs têtes mélancoliques, battues et flétries par les dernières pluies abondantes. Ces pièces de gazon étaient entourées d’allées roides, droites et sablées, et le tout était enclos par un mur élevé, surmonté de chevaux de frise. Les pointes de fer composant cet ornement avaient été ajoutées depuis peu d’années, car, malgré les agréments et les attraits de l’établissement, quelques absurdes habitants du lieu, soupirant après des scènes plus gaies et plus brillantes, avaient été surpris essayant, sans pou-