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DU SERPENT.

votre agréable retraite d’hiver dans les champs de Waterloo ; c’est réellement désastreux, très-désastreux.

Sa pitié pour Richard était si profonde, qu’il était ému jusqu’aux larmes, et cueillit un pissenlit avec lequel il essuya ses yeux.

« Ma propriété de Chelsea, ajouta-t-il bientôt, est flottante, très-flottante. Je trouve dans mes locataires une tendance à se soumettre à se priver de leurs provisions d’eau, plutôt que de payer la taxe. Notre seul plan est de vider tous les réservoirs une demi-heure avant l’heure du thé. Persévérons dans cette mesure une semaine ou deux, et nous verrons qu’elle aura pour résultat de les fatiguer et qu’ils payeront ; mais tout cela porte sur les nerfs, porte beaucoup sur les nerfs. »

Il hocha la tête avec solennité, frotta ses yeux très-fort avec le pissenlit, puis mangea cette plante exotique.

« Un agréable tonique, dit-il, reconnu pour aider à la digestion ; mon océan allemand me donne des profits plus considérables sous le rapport des bains de mer. »

Richard exprima combien il s’intéressait aux vues commerciales de son noble ami ; mais en ce moment ils furent interrompus par l’approche d’une dame qui, se trémoussant avec un sautillement tout particulier à elle, aborda en bondissant l’empereur