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LA TRACE

En manière d’illustration, l’empereur de la machine hydraulique, exécuta un entrechat, qui eût fait honneur à un vieil éléphant prenant sa première leçon de polka.

Il y avait un avantage dans la conversation de ce gentleman ; c’était que, si ses questions étaient quelquefois d’une nature difficile et embarrassante, il était assez bien élevé pour n’avoir jamais l’air d’attendre une réponse. Il parut frappé pour la première fois, d’avoir manqué peut-être d’une certaine façon au cérémonial particulièrement usité par une personne de sa distinction, en ayant parlé si familièrement à un individu qui lui était complètement étranger ; en conséquence, il sauta subitement d’un ou deux pas en arrière, laissant la trace des creux formés dans le sable humide par la pression de ses pieds, et dit d’un ton si digne qu’il en était presque sévère :

« Pardon, à qui ai-je l’honneur de faire ces observations ? »

Richard fut obligé de dire qu’il n’avait pas une carte sur lui et ajouta :

« Vous avez entendu parler de l’empereur Napoléon ?

— Buonaparte, oh ! certainement, très-souvent, très-souvent, et vous êtes ce haut personnage ? ah ! mon Dieu ! c’est vraiment malheureux. Je ne parle pas de votre charmant séjour d’été à Moscou, ou de