Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome II.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
78
LA TRACE

nerveux qui l’entendent qu’il eût débarrassé son cerveau avant de se mettre à dormir.

« Eh bien ! Sophia Maria, sont-ils tous là haut ? dit M. Darley, en indiquant du doigt la porte qui conduit à l’escalier.

— Tous sans exception, monsieur, et il n’y a pas moyen de les renvoyer maintenant. M. Splitters a fait un drame pour le Théâtre Victoria, et ils ont eu une abominable querelle avec lui parce qu’il y a dans cette pièce quinze meurtres, et quatre valets de comédie qui disent tous : « Non, ne faites pas cela. » Le patron vient d’y monter à l’instant pour leur parler, car ils étaient en train de se jeter des pots de bière à la tête, en plaisantant, et il a eu peur qu’ils n’en vinssent à se cracher à la figure ; et vous savez, monsieur, continua la dame en se tournant vers Richard, en manière d’explication, vous savez que cela rend un gentleman furieux si on lance un crachat sur lui, surtout s’il est en toilette de cérémonie, pour assister à une soirée.

— Alors je vais monter vite et leur parler une minute, dit Gus ; suivez-moi, Dick.

— Quant à votre ami, monsieur, remontra l’Hébé du boxeur ; il n’est pas un Joyeux. L’est-il, monsieur ?

— Oh ! je réponds pour lui, dit Gus ; tout va bien. Sophia Maria, apportez deux verres de grog bouillant et dites au boxeur de monter, quand je sonnerai. »