rable et que j’avoue qu’un homme ne peut choisir le genre de vie qui lui plaît, que la Providence fait peser sur moi cette responsabilité. On ne peut dire : « Je vais prendre l’existence à la légère et me tenir à l’écart des malheureuses créatures égarées qui se lancent avec énergie et courage dans la bataille de la vie. » On ne peut dire : « Je resterai sous la tente pendant que la mêlée est furieuse, et je rirai des imbéciles qu’on foule aux pieds là-bas, sur le terrain de la lutte inutile. » On ne peut faire cela ; on ne peut qu’accepter humblement, et en tremblant, la tâche qu’il a plu au Créateur de vous imposer. S’il faut se battre, il n’y a pas à reculer, et malheur à celui qui ne répond pas à l’appel ; malheur à celui qui reste dans sa tente, quand le clairon strident donne le signal de l’action. »
L’un des domestiques apporta de la lumière dans la bibliothèque et ralluma le feu ; mais Robert ne bougea pas de son siège auprès du foyer. Il resta assis comme il s’asseyait à Fig-Tree Court, les coudes appuyés sur les bras du fauteuil et le menton dans la main.
Au moment où le domestique allait sortir, il releva la tête.
« Puis-je envoyer une dépêche à Londres ? demanda-t-il.
— On peut l’envoyer de Brentwood, monsieur… pas d’ici. »
M. Audley regarda sa montre d’un air pensif.
« On ira à Brentwood, si vous voulez, monsieur, si vous désirez envoyer quelque message.
— J’ai une dépêche à envoyer, Richards, chargez-vous de cela.
— Volontiers, monsieur.
— Alors, attendez que je l’écrive.
— Oui, monsieur. »
Le domestique apporta ce qu’il fallait pour écrire, et plaça une table devant Robert.