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Page:Braddon - Le Secret de lady Audley t2.djvu/193

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DE LADY AUDLEY

Avec le nom et l’adresse, c’était tout ce que contenait la dépêche.

« Il faudra porter une autre lettre à Brentwood demain matin, Richards, dit M. Audley en repliant le papier, et je serais bien aise que ce fût avant déjeuner. Le porteur aura un demi-souverain pour sa peine. »

Richards s’inclina.

« Merci, monsieur, ce n’est pas nécessaire ; mais comme il vous plaira. Monsieur, murmura-t-il, à quelle heure voulez-vous qu’il parte ?

— Aussitôt qu’il pourra ; mettons donc que ce sera à six heures du matin.

— Bien, monsieur.

— Ma chambre est-elle prête, Richards ?

— Oui, monsieur, votre ancienne chambre.

— Très-bien. Alors, je vais me coucher. Apportez-moi un grog aussi chaud que possible, et attendez que j’aie écrit la dépêche de demain. »

Cette deuxième dépêche invitait le docteur Mosgrave à se rendre au château d’Audley pour affaire très-sérieuse.

Quand la dépêche fut terminée, M. Audley jugea qu’il avait fait tout ce qui dépendait de lui. Il but son grog dont il avait grand besoin, car il avait été glacé jusqu’aux os par ses aventures pendant l’incendie. Il but lentement le pâle liquide doré, et songea à Clara Talboys, à cette jeune fille à figure sévère, dont le frère était maintenant vengé par l’humiliation de celle qui l’avait fait périr. La jeune fille avait-elle entendu parler de l’incendie de l’auberge ? C’était probable, Mount Stanning était un endroit si petit. Mais avait-elle su qu’il avait couru un grand danger, et qu’il s’était signalé en sauvant cet ivrogne d’aubergiste ? Je crois bien que, même au coin de ce feu solitaire, et sous le toit que venait d’abandonner pour longtemps celui qui en était le maître, Robert Audley