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LE SECRET

descendant à la demande de Robert, mais si vous êtes après tout alarmé sur l’état de votre oncle, monsieur Audley, je puis mettre votre esprit en repos. Il n’y a aucun motif d’avoir la moindre inquiétude. S’il eût été malade tout à fait sérieusement, j’eusse envoyé immédiatement une dépêche télégraphique au médecin de la famille.

— Je suis certain que vous auriez fait votre devoir, monsieur, répondit Robert gravement. Mais je ne viens pas vous parler de mon oncle. Je désire vous adresser deux ou trois questions sur une autre personne.

— Vraiment !

— La personne qui a vécu autrefois dans votre famille en qualité de miss Lucy Graham ; la personne qui est maintenant lady Audley. »

M. Dawson leva la tête avec une expression de surprise sur son calme visage.

« Pardonnez-moi, monsieur Audley, répondit-il, vous pouvez difficilement espérer que je réponde à quelques questions sur la femme de votre oncle, sans la permission expresse de sir Michaël. Je ne puis comprendre quel motif peut vous pousser à m’adresser de telles questions… aucun motif convenable au moins. »

Il lança un regard sévère sur le jeune homme, comme pour lui dire : — « Vous êtes tombé amoureux de la jolie femme de votre oncle, et vous voulez me faire intervenir dans quelque perfide amourette, mais je n’y consentirai pas, monsieur, je n’y consentirai pas. »

« J’ai toujours respecté lady Audley aussi bien que miss Graham, monsieur, dit-il, et je l’estime doublement depuis qu’elle est lady Audley… non sous le rapport du changement de sa position, mais parce qu’elle est la femme de l’homme le plus noble de la chrétienté.

— Vous ne pouvez respecter mon oncle ou l’hon-