Il retira deux papiers pliés qu’il mit dans la main de Robert.
C’étaient deux feuilles arrachées à un agenda, sur lesquelles on avait écrit au crayon, et l’écriture était inconnue à Robert. Elle ressemblait à celle d’un campagnard.
« Je ne connais pas cette écriture, dit Robert en dépliant rapidement le premier des deux papiers. Qu’est-ce que cela a de commun avec mon ami ? Pourquoi me le montrez-vous ?
— Lisez d’abord, vous me questionnerez ensuite, » dit Marks.
Le premier papier que Robert Audley avait déplié contenait les lignes suivantes, très-mal écrites et tracées par une main qui lui était étrangère :
« Je vous écris dans une situation d’esprit dans laquelle jamais homme peut-être jusqu’à présent ne s’est trouvé.
« Je ne puis vous dire ce qui m’est arrivé.
« Sachez seulement qu’il m’est arrivé quelque chose qui me fait quitter l’Angleterre, le cœur brisé, pour aller mourir dans quelque coin ignoré ; je vous conjure de m’oublier.
« Si votre amitié avait pu m’être utile, je n’eusse pas manqué d’y recourir ; si vos conseils avaient dû m’aider, je vous les eusse demandés ; mais ni l’amitié ni les conseils ne peuvent rien pour moi, et tous mes souhaits en ce monde se bornent à invoquer pour vous la bénédiction de Dieu et à vous supplier de m’oublier.
Le second papier était adressé à une autre per-