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Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome II.djvu/170

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LES OISEAUX DE PROIE

nous eûmes discuté la question sous toutes les faces ; il n’y a pas beaucoup de personnes capables de m’effrayer, mais je ne crains pas de vous avouer que mon frère me fait peur. Il a toujours eu le dessus sur moi. Ce n’est pas seulement parce qu’il peut se tenir droit dans son col de chemise, pendant une journée entière, sans le briser ; ce que je serais incapable de faire ; mais c’est parce qu’il est…, comment dirais-je… moins… scrupuleux que moi !

« Il s’arrêta en réfléchissant, Moi aussi je réfléchissais ne pouvant m’empêcher de me demander ce que pouvait bien être quelqu’un de moins scrupuleux que George,

« — S’il avait eu le moindre vent de cette affaire, continua presque aussitôt mon patron, il l’enlèverait de nos mains avant que vous ayez le temps de dire ouf ! et c’est lui qui ferait un marché avec nous, au lieu que ce soit nous qui en ayons un à faire avec lui.

« Mon ami a une singulière façon de donner à entendre que nous ne faisons qu’un dans cette affaire, Pendant le cours de notre entrevue, je l’ai surpris deux ou trois fois à me regarder avec une attention curieuse lorsque le nom de Charlotte était prononcé. Soupçonnerait-il la vérité ?… c’est ce que je me demande.

12 novembre. — J’ai eu hier avec mon patron une autre entrevue qui a été intéressante et ne m’a pas été trop désagréable. George a bien employé son temps depuis mon retour.

— Je ne pense pas que nous ayons à craindre aucune opposition de la part d’enfants ou de petits enfants de Susan Meynell, m’a-t-il dit. J’ai trouvé le registre dans lequel figure la preuve qu’elle a été enterrée dans le