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Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome II.djvu/255

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LES OISEAUX DE PROIE

liday est une descendante de Matthieu Haygarth ? » demanda George très-doucement.

George était complètement accablé. Il commençait à sentir que son frère aurait la haute main sur lui dans cette affaire comme dans toutes les autres affaires de sa vie.

« Cela est mon secret, répliqua Philippe avec une douce tranquillité. Vous avez gardé vos secrets, je garderai les miens. Votre politique a été une politique de défiance, la mienne sera de même. Lorsque vous avez débuté dans cette affaire, je vous ai offert de m’en occuper avec vous… d’avancer tout l’argent dont vous pourriez avoir besoin. J’ai parlé en ami. Vous avez repoussé mon offre. Vous avez préféré voler de vos propres ailes. Vous avez très-bien agi pour ce qui vous concerne, sans aucun doute ; mais vous n’êtes pas encore tout à fait assez fort pour m’empêcher de voir clair dans une circonstance qui intéresse l’un des membres de ma propre famille.

— Oui, dit George avec un soupir, c’est là où vous tenez la carte gagnante. Mlle Halliday est votre as d’atout.

— Soyez certain que je saurai tenir mes forces en réserve et jouer mes atouts quand il le faudra.

— Et que vous saurez comment prendre mon roi, murmura George entre ses dents.

— Voyons ! nous pouvons aussi bien discuter cette affaire amicalement. Qu’avez-vous l’intention de me proposer ?

— Je n’ai qu’une seule proposition à vous faire, répondit l’avocat avec décision. J’ai en ma possession toutes les pièces nécessaires pour soutenir la réclamation, pièces sans lesquelles Mlle Halliday ne pourrait pas