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LES OISEAUX DE PROIE

plus prétendre à l’héritage Haygarth qu’elle ne pourrait prétendre être née aux îles Sandwich. Je suis en mesure d’intenter l’action en revendication contre la Couronne ; mais je ne le ferai que sous condition que j’aurai droit à la moitié de la somme recouvrée.

— Une demande très-modérée, sur ma parole !

— Je crois que je pourrais bien m’entendre directement avec Mlle Halliday.

— C’est très-probable, et à mon tour je crois que je pourrais facilement faire annuler votre convention comme illégale.

— J’en doute. J’ai là un projet de traité qui défierait toute objection devant une cour de justice. »

Et sur ce, George lut à haute voix un projet de transaction bien et dûment rédigé. C’était un acte passé entre Charlotte Halliday, fille non mariée, de Bayswater, d’une part, et George Sheldon, sollicitor, de Gray’s Inn, d’autre part. Par cet acte il était fait don audit George Sheldon d’une moitié de quelque propriété que ce fût, non actuellement en la possession ou la jouissance de la dite Mlle Halliday qui pourrait lui advenir par l’intervention du susnommé George Sheldon.

« Et dites-moi, je vous prie, qui fera les déboursés nécessaires pour soutenir la réclamation ? demanda l’agent de change. Je ne me sens pas du tout disposé à risquer mon argent à un jeu aussi hasardeux. Qui nous répond que d’autres descendants de Matthieu Haygarth, jouant à l’heure qu’il est à cache-cache dans quelque pays du monde ne fondront pas sur nous alors que nous aurons perdu une petite fortune en frais de procédure ?

— Je ne vous demande pas de risquer votre argent, répliqua George avec une dignité chagrine, j’ai des