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Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome II.djvu/96

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LES OISEAUX DE PROIE

Meynell, ni de Samuel Meynell, son fils. La constatation de ces derniers est cependant indispensable à Sheldon pour rendre sa réclamation valable. Après avoir terminé mes recherches dans les registres, je suis entré dans le cimetière pour y chercher le caveau de famille des Meynell ; je l’ai trouvé sous la forme d’un vieux monument carré, entouré d’une grille, presque entièrement dévorée par la rouille, mais supportant encore des inscriptions commémoratives des noms et des vertus des trépassés. Ce champ de repos renferme une compagnie plus distinguée que celle des Meynell. John Milton, John Fox, l’auteur du Martyrologe, et John Speed, le chronologiste, y ont également trouvé leur dernière demeure.

« Dans l’espoir d’obtenir quelque nouvel éclaircissement, je me suis hasardé à faire une seconde visite à M. Grewter.

« Cette fois, je l’ai trouvé assez mal disposé à s’occuper d’une affaire qui ne devait lui procurer aucun profit, chose qu’il m’a nettement déclarée être contraire à ses principes. Je crois bien que cette manière d’envisager les choses est celle des commerçants en général.

« Je lui demandai s’il ne pourrait pas me dire où Samuel Meynell avait été enterré.

« — Je présume qu’il a été enterré à l’étranger, répliqua avec une aigreur croissante le vieux gentleman, puisque c’est à l’étranger qu’il est mort.

« — Ah ! il est mort à l’étranger… Pourriez-vous me dire en quel lieu ?

« — Non, monsieur, je ne le puis pas, répliqua M. Grewter encore plus aigre. Je ne m’occupais pas des affaires des autres à cette époque et je ne m’en occupe pas davantage aujourd’hui. Je n’aime pas non plus à être dérangé à ce propos par des étrangers.