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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/109

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CROQUIS DU VICE

Des vers ! parce qu’il fait des vers !

J’ai mangé ma soupe hier (e)
Et bu dans ma soupière.

Ce que c’est d’un malin !… Eh bien, votre poète ne me dit rien qui vaille. Je déteste les jeunes gens qui accaparent les jeunes filles, les rassemblent dans un coin pour leur conter un tas de bêtises… Votre poète ! savez-vous ce qu’il disait, il y a dix minutes, au milieu du groupe, là-bas, près du piano ?

— Non.

— Il leur narrait une ballade de sa composition : Les horribles détails sur la mort d’un hippopotame en train de téter une grenouille. Et voilà !

— Mon cher, vous êtes ce soir de fort mauvaise humeur. Tout est mal, rien ne vous plaît, vous prenez en grippe mon poète sans vous demander si, dans un instant, il ne va pas me tirer d’un grand embarras.

— Lui ?

— Parfaitement. Asseyez-vous sur ce fauteuil, là, près de moi, et veuillez m’écouter sans m’interrompre… Pour une affaire de la