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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/150

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CROQUIS DU VICE

Et à celui-ci : rond et dur comme une pomme, et blanc, et moiré de veines bleues ?

Et à cet autre : plus allongé comme une belle poire, vigoureux, presque rosé sous la pression du sang qui le gonfle ?

Quel était de par toute la terre d’Afrique le fruit délicieusement succulent qui pouvait rivaliser avec l’enivrante saveur des fruits éclos dans le corsage des Parisiennes ?

Quel était l’homme assez fort pour avoir le courage de ne pas mordre à tous ces fruits, petits ou moyens, ou gros ou bien énormes ?

De tous ces seins, blancs, roses, rouges, cuivrés ou bruns, pas un n’avait le grain de beauté cherché avec tant d’amour.

Si dans huit jours Mohammed n’avait pas retrouvé sa sœur, c’en était fait de lui ; il n’avait plus qu’à boucler ses malles pour patiemment attendre son passage dans l’Éden de son homonyme où, certainement, il finirait de s’achever.