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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/185

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CROQUIS DU VICE

est heureuse. Le silence s’emplit de petits rires discrets. Les baisers joyeux volent par la chambre, il y en a partout, dans tous les coins, sur tous les meubles. En soupirs alanguis, fous de bonheur, Yvonne et Charles chantent leur duo d’amour… Et les deux corps pâmés, n’en pouvant plus, sont encore enlacés, les yeux dans les yeux, les bouches jointes respirant le souffle du dernier cri.

C’est l’heure des confidences sincères, entre deux frissons. Yvonne et Charles causent, voulant mieux se connaître puisque, toujours, ils doivent s’aimer.

. . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . .

— C’est étonnant, répond Charles, nous sommes du même pays. Je suis, comme toi, de New-York. À douze ans, je quittai ma famille pour venir à Paris chez un commissionnaire en soierie. J’ai reçu deux lettres de chez moi, c’est tout. J’appris, plus tard,