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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/186

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CROQUIS DU VICE

que les vieux étaient morts. Ce qui m’affecte, c’est de savoir que j’ai une sœur, là-bas, qu’est-elle devenue ? Je n’en sais rien. Sale pays que l’Amérique pour avoir des renseignements.

— Quel âge avait-elle ? ta sœur.

— Qu’importe, si je retrouve chez toi son affection… Viens que je t’embrasse, ma bien-aimée.

— … Chéri !

— Elle avait huit ans quand j’ai quitté le pays.

Yvonne resta, un moment, sans répondre, puis :

— Huit ans ! dit-elle.

— Oui… qu’as-tu donc ? Pourquoi trembles-tu entre mes bras ?

Elle répondit :

— Je ne sais pas… huit ans… J’étais bien petite lorsqu’on m’a dit que j’avais un frère. C’est même pourquoi je suis venue à Paris…

— Toi !

— J’avais huit ans.

— Comment te nommes-tu ?