Il lui fut répondu :
— Les Français les enfouissent ou les brûlent croyant ainsi leur rendre un suprême hommage ; autant vaudrait les couper en minces tranches et les conserver dans quelques boîtes à sardines, harengs marinés ou tomates entières. D’autres, tels que les anthropophages, comprennent mieux ce qu’ils doivent aux défunts : leur touchante sollicitude va jusqu’à les manger et leur permettre ainsi de revivre en eux.
— Et leur âme ? fit Nichette épouvantée.
— Nichette ! tu nous énerves ! Leur âme… eh bien, diable ! cela dépend de l’endroit où l’âme se trouve. Admettons que l’âme soit un peu au-dessous, soit au-dessus, à droite ou à gauche du nombril, l’anthropophage qui absorbera ce morceau avalera l’âme et ne s’en portera pas plus mal.
Nichette, toujours curieuse, demanda : — Et s’il va en enfer ?
Ce furent des rugissements : « À la porte, Nichette ! »