Aller au contenu

Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/202

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
194
CROQUIS DU VICE

Ayant promis de ne plus interrompre, il lui fut permis de rester, et le charmant récit continua :

— Certains peuples momifient leurs familles en superbes rouleaux de tabac à chiquer en attendant que se propage, chez eux, l’anthropoplastie qui leur permettra de continuer à vivre recouverts d’une couche d’or, d’argent, à moins que les héritiers, trop pauvres, ne les envoient en terre cuite dans l’éternité.

Il y avait cinq minutes que Nichette n’avait pas ouvert la bouche, aussi dit-elle :

— Et la pudeur ?

On la galvanise… Pour trois francs soixante-quinze centimes on peut s’offrir une pudeur nickelée… À ce propos permettez-moi de vous conter une historiette assez curieuse. J’ai une ravissante cousine élevée en de si sévères principes que jamais elle ne voulut manger d’un chou, les garçons venant au monde dans ce légume ; jamais elle ne cueille une rose « pour ne pas faire mourir une petite sœur ». Comme vous,