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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/223

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CROQUIS DU VICE

poulets et un joli canard des marais… Vous êtes bien en retard…

Mme Poteau s’était retournée, souriant postérieurement d’une façon extraordinaire. Son majestueux arrière-train rayonnait encore les roses que la flamme du foyer lui avait amoureusement offertes. C’était un spectacle magistralement beau. Mais ce fut un cri d’épouvante chez les Mouillasson, et, pendant que le bébé Mouillasson pleurait, sans doute effrayé, le petit Mouillasson criait en piétinant !

— M’ame Poteau qu’a une fluxion !

— Quoi donc ! fit la bonne femme, en portant les mains à son « pôle sud » !…

C’était fini : Avec la transpiration de son pauvre derrière s’envolaient toutes ses vertus… Plus de doute, on l’avait vu.

Elle eut encore la force de bégayer une prière : « Pardon, saint Pierre ! » Puis elle battit l’air de ses bras comme un oiseau blessé bat de l’aile, tourna, tourna encore, et tomba foudroyée la face contre terre et l’autre tournée vers le ciel.