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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/227

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CROQUIS DU VICE

d’un coin du ciel, pleurent ! que tes lèvres mystérieuses, s’entr’ouvrent pour gémir une prière, une prière sans fin, toujours une prière — peccatoribus — parce que j’ai aimé. Ô toi, l’idéale prosternée devant l’idéal, dis-lui qu’il arrache de ma poitrine le cœur que, dans sa vengeance implacable, il m’a donné ; dis-lui que je voudrais vivre et qu’il ne faut pas de cœur pour cela ! dis-lui que, depuis déjà longtemps, mon cœur marque inexorablement les tendresses qui passent, et que, dans un épouvantement de tout mon être, je le vois prêt à marquer déjà les tendresses qui vont fuir : — nunc — encore plus, courbe le satin de tes reins de neige ! que tes cheveux traînent à terre et que tes larmes les inondent ! une prière encore, encore une prière — et in hora mortis nostræ — toujours une prière jusqu’à la mort de mon cœur. — Amen. — Et maintenant, toi que ne fanent ni les soleils ni les lunes, l’une des plus belles d’entre les toutes belles fleurs, toi que dès l’avant-puberté nous déshabillons toute nue dans l’alcôve de nos rêves,