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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/37

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CROQUIS DU VICE

— Ha… oui… C’est drôle, ce soir j’ai la tête lourde, j’aurai trop bu… Ça ne t’arrive pas de trop boire ?

— Moi ? j’prends des bitures avec maman. … Dites donc ! vous me donnerez vingt francs, hein ?

— Oui. Nous allons d’abord boire un verre.

L’homme alla chercher des liqueurs pendant que la petite fille regardait de tous côtés s’il ne se trouvait pas un objet bon à prendre. Il revint en titubant ; le changement brusque de température, l’enfant blanche et rose qu’enjolivaient de grands yeux noirs et le velours d’une bouche vicieuse, le grisaient. Il se laissa tomber sur le fauteuil, près de la petite.

— Tiens, bois !

— C’est trop fort… Quand est-ce que vous m’donnerez mes vingt francs ?

— Attends… je vais te les donner… Moi, j’en bois encore un… Bois donc !

— T’à l’heure… et pis j’serais saoule.

— Écoute. On entend le pas des sergents