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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/39

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CROQUIS DU VICE

Elle recule et l’homme tombe sur le tapis, contre les pieds du fauteuil. Lentement, avec effort, il se relève :

— N’aie pas peur… C’est pour m’amuser que je tombe… Je ne suis pas méchant avec les petites filles.

— Non, j’veux m’en aller…

— Écoute !… Viens !… Bois ce… ce verre, ça… ça… sera le dernier. »

Sa main tremble, il verse dans les soucoupes, fait un pas en arrière, un pas en avant. Perdant l’équilibre, il saisit le guéridon qu’il entraîne dans sa chute, et roule jusqu’aux boiseries de la fenêtre. La petite veut fuir, mais elle a vu de la poche s’échapper un porte-monnaie. Elle le ramasse et le met dans son mouchoir, pendant que l’homme, qui ne fait aucun effort pour se relever, murmure, de la bave plein les dents : « Viens me déshabiller, je veux me coucher. »

Et, elle sort en lui criant :

— Sale cochon !