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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/88

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CROQUIS DU VICE

d’une mourante d’amour ; soupirs et râles lumineux brûlant l’aile des baisers sonores. Les rideaux de chaque fenêtre violemment éclairée tamisent des ombres qui s’agitent et que suit, congestionné, l’œil trop curieux du désœuvré. Puis, petit à petit, faute de champions, finissent les combats ; le dernier souffle du dernier soupir traverse la cour, les lumières s’éteignent, et la lune, point du tout émotionnée, caresse doucement les murs, maintenant muets.

À cette heure de la nuit, Victor Papayoutamas sonnait discrètement. Il montait, s’appuyant avec effort sur chaque marche en un glissement lent du pied, à demi courbé, tenant la rampe, tâtant le mur. Après cinq minutes de pénibles efforts, il parvenait au premier étage. Sur le palier, dans l’encadrement d’une porte, une femme en pleine saveur lui dit en un plissement de lèvres qui voulaient sourire :

— C’est toi, Victor ?

— Oui, Camille. C’est moi, ma petite Mimille.