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adolphe brassard
— Depuis le début de la guerre, poursuit-elle, courageuse.
Je cherche.
— Trois ans, alors ?
— Trois ans et demi, rectifie-t-elle. Et vous, il y a longtemps que vous êtes au front ?
— Trois ans et demi. On vous en a envoyé des clients…
— C’est affreux…
— Oui, c’est affreux.
— Vous ne retournerez plus là-bas ?
— Je le souhaite.
— Vous serez réformé, vous verrez, je m’y connais.
— Je le souhaite.
— Votre accent n’est pas français.
Je reste muet, et elle n’insiste pas. Mais ajoute :
— On n’a pas trouvé votre carnet militaire sur vous, ni votre numéro matricule ; seulement, un calepin à couverture de ciré noir.
— C’est le mien.
— Il n’y a pas de nom.