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adolphe brassard

te. Ses yeux foudroient et condamnent. Sa bouche a frémi pour dire :

À mes compatriotes,

Puis, il continue :

Lévis, le 11 septembre, 1914.

Ma conviction profonde que le conflit qui commence est la lutte suprême des nations alliées pour sauver la civilisation de la barbarie germanique m’a fait me joindre, sans hésitation, au premier corps expéditionnaire canadien. Je crois en la sincérité, au dévouement, au désintéressement personnel, de tous ceux qui, au Canada, poussent, organisent, activent l’enrôlement volontaire de mes compatriotes. Je ne blâme pas ouvertement ceux de ma race qui s’y opposent, mais, au fond de mon cœur, je trouve que leur attitude ressemble à de la lâcheté. Si le nom de l’Angleterre, de la France, ne les émeut pas, ils devraient comprendre que c’est la civili-