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entrer un jour dans celle choisie par Joachim Bruteau pour y déposer l’enfant de Gilberte. Il y entra en effet, après deux semaines de pénibles pérégrinations. Entré au parloir, il s’informa comme il l’avait fait ailleurs, si la supérieure de la communauté, d’il y a vingt-cinq ans, vivait encore.

— Oui, monsieur, lui dit la sœur postulante qui le reçut.

— Me serait-il permis de la voir, ma sœur ?

— Sœur Véronique est un peu impotente, si vous voulez me suivre, je vais vous conduire à ses appartements.

— Je vous suis, ma sœur ; fit Étienne.

Après avoir parcouru de longs corridors, la sœur postulante s’arrêta et frappa à une porte. À l’invitation d’entrer, celle qui guidait Étienne Bordier s’effaça pour le laisser passer.

— Je vous attendrai ici pour vous reconduire, monsieur, dit-elle, et présentant l’inconnu :

— Monsieur que voici, Sœur Véronique, désire s’entretenir avec vous.

— Bien, ma sœur.

Sœur Véronique s’était levée péniblement de la chaise qu’elle occupait près d’une grande table chargée de livres de comptabilité et de papiers de toutes sortes. Elle s’inclina devant Étienne Bordier avec cette politesse exquise qu’ont les personnes consacrées à Dieu, et demanda :

— En quoi puis-je vous être utile, monsieur, et à qui ai-je l’honneur de parler ?

— Je m’appelle Étienne Bordier, ma sœur.