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Sœur Véronique regarda le visiteur avec quelque surprise.

— Veuillez vous asseoir, monsieur Bordier.

— Merci ma sœur. Je crains de vous déranger bien inutilement, poursuivit-il, la cause de ma visite est déraisonnable et seul le désir d’accomplir un devoir me l’impose.

— Je vous écoute, monsieur. Ne craignez pas de m’importuner. Je vois que vous souffrez, ma sympathie vous est acquise.

— Merci du fond du cœur. Ma sœur, vous étiez supérieure de ce couvent, il y a vingt-cinq ans ?

— Oui monsieur.

— N’y aurait-il pas eu à cette époque, une adoption entourée de circonstances qui vous auraient frappée ? Il s’agit d’un petit garçon de quelques mois. Je vous pose là une question baroque, je le sais, excusez-moi, mais c’est le mieux que je puis trouver comme entrée en matière.

Étienne supposait que l’enfant avait peut-être été adopté, et commençait son questionnaire par cette demande.

— Votre question n’est pas ce que vous pensez, il se passe ici des faits qui restent gravés à jamais dans la mémoire. Vous avez dit il y a vingt-cinq ans ?

— Oui ma sœur.

— Je vais m’aider un peu de nos registres, continua-t-elle, en prenant dans un tiroir de sa table de travail un gros livre à reliure de cuir. Et le feuilletant :

— Ce livre contient un peu de tout ce qui se rattache à notre couvent expliqua-t-elle, et le nombre